Le weekend dernier, je me suis rendue au salon organisé par la revue spécialisée Le Rouge et le Blanc à l'occasion de ses 30 ans. Libération lui a d'ailleurs consacré cette semaine un article, que vous pouvez consulter ici pour en savoir plus.
Organisée dans le joli cadre - quoiqu'un peu petit au vu du monde présent ! - de la Cartonnerie, dans le 11ème arrondissement, la dégustation proposait de rencontrer pas moins de 30 jeunes vignerons (la plupart étant âgée de plus ou moins 30 ans) originaires des principales régions viticoles françaises, ainsi que quelques vignerons étrangers, venus notamment de Grèce ou encore d'Autriche.
Ce salon a été pour moi l'occasion de plusieurs jolies découvertes, même si j'aurais aimé pouvoir rencontrer davantage de vignerons - le salon Rue89 des vins se tenant le même jour, il a bien fallu partager la journée en deux et donc faire l'impasse sur une bonne partie des stands !
J'ai notamment beaucoup aimé les champagnes d'Olivier Horiot, un vigneron installé dans l'Aube, au sud est de Troyes et donc à l'extrême sud de la région viticole champenoise. J'ai notamment goûté la cuvée 5 Sens (2009), un brut nature assemblé à partir de 5 cépages : le chardonnay, le pinot noir, le pinot blanc, le pinot meunier et l'arbane. La cuvée Sève - Rosé de Saignée en Barmont m'a aussi beaucoup plu, d'autant plus que la méthode d'élaboration par saignée est relativement rare en Champagne (la plupart des champagnes rosés - du moins la majorité de ceux que j'ai pu goûter jusqu'à présent - sont élaborés suivant la méthode de l'assemblage ; c'est à dire en assemblant des vins blancs et des vins rouges).
Mon véritable coup de coeur a néanmoins été leur cuvée Sève, un blanc de noirs (2008), ce qui signifie que le champagne a été réalisé en utilisant des raisins noirs, bien qu'il soit "blanc". J'ai trouvé ces champagnes très intéressants, d'autant plus qu'ils sont réalisés de manière à mettre avant tout en valeur leur terroir. Le résultat ? Des champagnes vineux, complexes et originaux.
Photo : Vin-Etonnants.com
Autre vigneron champenois présent lors du salon, Adrien Laherte, situé lui juste au sud d'Epernay, à Chavot, officie sur le domaine familial qui a été fondé en 1889. Les vignes sont cultivées suivant le principe de la biodynamie, tout en laissant chaque pied de vigne s'épanouir au mieux sur un sol et dans un espace respectés par le travail de l'homme. Chez ce vigneron, c'est notamment leur blanc de blancs (100% chardonnay) brut nature qui m'a plu, avec sa belle amertume, sa rondeur et sa vivacité en bouche. Autre réussite, leur cuvée Les Empreintes, elle aussi entièrement tournée vers le terroir et l'expression du millésime (ici 2009), qui est composée à 50% de chardonnay et de pinot noir.
J'ai également énormément apprécié le Crémant de Bourgogne Ste Geneviève du vigneron Julien Guillot (Domaine des vignes du Maynes), un vin élaboré selon la méthode traditionnelle, donc comme un champagne. Le vin a été élevé 10 ans sur lattes, ce qui signifie que la bouteille est, pendant cette durée, restée en cave et a été placée de manière inclinée, tête légèrement vers le bas puis tournée régulièrement sur elle-même durant ces 10 années. Le résultat est bluffant et peut largement concurrencer de nombreux champagnes. Le vin est frais et précis, ses bulles sont très fines, et il rend difficile l'utilisation du crachoir tant il est bon !
Terminons tout de même par un vin non effervescent : le joli chardonnay Jugenberg 2012 du domaine de l'autrichien Markus Altenburger, qui se trouve à l'extrémité est de l'Autriche, tout près de la Hongrie et de la Slovaquie. Le nez de ce vin m'a impressionnée et m'a énormément séduite. En bouche, c'est fin et précis, le vin file droit tout en étant structuré et persistant. Une vraie réussite !
La revue Rouge et Blanc est une revue très sérieux... j'ai bien aimé lire l'article de la Libé...le chardonnay Jugenberg 2012 est effectivement impressionnant.
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